Les chutes au travail – qu’il s’agisse de chutes de hauteur ou de chutes de plain-pied – figurent parmi les principales causes d’accidents professionnels : elles constituent la 2e cause d’accident du travail avec au moins 4 jours d’arrêt (INRS, 2022)

Malgré leur fréquence et leur impact sur la performance des organisations, ces accidents restent encore largement sous-estimés en entreprise. On les associe souvent à des erreurs d’inattention ou à de la malchance, alors qu’ils sont bien souvent prévisibles et évitables. Le risque de chute touche tous les secteurs d’activité, les métiers physiques comme sédentaires, et peuvent avoir des conséquences graves : absentéisme dû à des arrêts de travail prolongés, incapacités permanentes, voire décès dans les cas les plus graves.

Dans ce contexte, le rôle des managers, des responsables QHSE et des directions est central. La prévention des chutes ne se limite pas à des obligations réglementaires ou à la mise à disposition d’équipements de protection. Elle repose sur une culture de la sécurité concrète, incarnée au quotidien.

Dans cet article, nous vous présentons 4 leviers d’action concrets pour renforcer la prévention du risque de chutes dans votre organisation. Des bonnes pratiques simples à mettre en œuvre, et qui peuvent faire la différence au quotidien !

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Chutes de plain-pied, chutes de hauteur : quels risques pour les entreprises ?

Chute de plain-pied, chute de hauteur : quelles différences ?

Avant d’agir, il est essentiel de bien distinguer les deux principaux types de chutes en milieu professionnel :

  • Les chutes de plain-pied : ce sont les chutes qui surviennent sans changement de niveau significatif. Elles sont généralement causées par une glissade, un trébuchement ou une perte d’équilibre sur une surface plane ou légèrement irrégulière (trottoir, sol mouillé, marches peu marquées, etc.).
  • Les chutes de hauteur : elles surviennent lorsqu’un salarié tombe d’un niveau élevé vers un niveau inférieur, que ce soit depuis une échelle, un escabeau, une mezzanine, une toiture ou un échafaudage. La présence d’un vide non sécurisé rend ces situations particulièrement dangereuses.

Quels sont les chiffres des chutes au travail ?

Selon les données de l’Assurance Maladie (2022), les chutes de plain-pied et de hauteur représentent à elles deux plus de 20 % des accidents du travail avec arrêt. Et pourtant, elles sont encore largement sous-estimées en entreprise : chaque année, en moyenne, 126 000 accidents du travail en lien avec une chute sont pris en charge par l’Assurance Maladie.

Les chiffres associés aux chutes de plain-pied

  • Parmi les 126.000 chutes annuelles, plus de 100 000 chutes de plain-pied sont recensées chaque année. Les chutes de plain-pied représentent donc 80% des accidents du travail en lien avec une chute !
  • Près de 6 accidents du travail sur 10 sont provoqués par une chute de plain-pied. 
  • 10% des accidents du travail avec arrêt sont dus à une glissade.

Les chiffres associés aux chutes de hauteur

  • Environ 2 accidents du travail sur 10 sont provoqués par une chute de hauteur
  • Les chutes de hauteur impliquent l’utilisation d’une échelle ou d’un escabeau dans 20 % des cas.
  • Les chutes de hauteur sont parmi les accidents les plus graves, en particulier dans les secteurs du BTP, de la maintenance industrielle ou du nettoyage.

L’impact des chutes sur le salarié et l’entreprise

Au global, les chutes au travail impactent tous les secteurs d’activité mais certains sont plus exposants que d’autres : le secteur sanitaire et médico-social, le transport, le BTP et la construction, les commerces et la restauration. Mais de quel impact parle-t-on concrètement ?

Selon les données de l’Assurance Maladie :

  • Les chutent engendrent en moyenne 4 jours d’arrêt de travail, pouvant par exemple provoquer :
    • Des contusions et plaies
    • Des entorses et fractures
    • Des traumatismes crâniens
    • Des troubles musculo-squelettiques (TMS) comme des lumbagos
    • Dans les pires cas, des incapacités permanentes partielles (IPP).
  • Qu’elles soient de hauteur ou de plain-pied, les chutes entraînent des arrêts de travail plus longs (plus de 70 jours en moyenne) et de plus graves séquelles que les autres types d’accidents du travail. Elles représentent presque un tiers des incapacités permanentes les plus graves !
  • 95 décès consécutifs à une chute ont été enregistrés en 2019, dont deux tiers sont imputables aux chutes de hauteur.
  • Les chutes représentent 25 % des dépenses de santé et d’indemnisation. Le coût moyen d’un arrêt de travail lié à une chute est de 3 700 €, soit un tiers de plus que la moyenne constatée pour tous les accidents du travail.

Face à ces constats, il est essentiel de passer d’une prise de conscience à une action structurée. Pour que la prévention des chutes devienne réellement efficace, encore faut-il s’appuyer sur des outils concrets, intégrés à la politique de prévention de votre organisation.

Structurez la prévention : DUERP, culture de vigilance et sensibilisation régulière

Une politique de prévention efficace s’appuie sur des outils concrets, clairs et collectivement partagés. Pour éviter que la prévention des chutes ne reste au stade de l’intention, elle doit être structurée, suivie, et intégrée dans le fonctionnement quotidien de l’entreprise.

Le DUERP : la pierre angulaire de votre politique de prévention

Le DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels) est une obligation légale, mais aussi un levier puissant s’il est utilisé à bon escient. Trop souvent perçu comme une simple formalité administrative, il peut devenir un véritable outil de pilotage de la sécurité au travail, à condition d’être :

  • Mis à jour régulièrement, notamment après un accident ou une modification des conditions de travail ;
  • Partagé avec les équipes, pour favoriser l’appropriation des enjeux ;
  • Intégré dans les pratiques managériales, par exemple via les réunions d’équipe ou les comités sécurité.

Sur le sujet spécifique des chutes, le DUERP permet d’identifier précisément les situations à risque : zones de circulation encombrées, accès en hauteur non sécurisés, horaires de travail atypiques, etc.

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Favorisez la remontée des situations à risque et la vigilance partagée

Pour renforcer cette démarche, il est essentiel de créer les conditions d’une vigilance partagée. Cela passe notamment par la mise en place de fiches de remontée d’information, simples et accessibles à tous les salariés.

Ces fiches permettent de signaler :

  • Un sol glissant non balisé ;
  • Un éclairage défaillant ;
  • Une situation de travail en hauteur non conforme ;
  • Ou toute autre anomalie pouvant mener à une chute.

L’objectif : détecter les risques avant qu’ils ne provoquent un accident. Ces remontées doivent ensuite être analysées, classées et suivies d’actions correctives, dans le cadre d’un plan de prévention clair.

Associez vos équipes au diagnostic terrain grâce à la sensibilisation

Une prévention efficace ne se décrète pas : elle se construit avec les collaborateurs. En tant que manager ou RH, vous avez un rôle clé à jouer pour embarquer et sensibiliser vos équipes sur la durée :

  • En organisant des visites de sécurité participatives,
  • En menant des brainstormings ciblés sur les risques de chute dans chaque service,
  • En valorisant les remontées pertinentes et les bonnes pratiques.

Cette approche participative permet non seulement d’identifier plus finement les risques, mais aussi de renforcer l’implication et la responsabilisation de chacun.

Chez Goalmap, nous accompagnons les organisations en matière de prévention du risque de chutes à travers des formations pratiques spécifique à chaque acteur de l’entreprise :

Intégrez la prévention du stress, de la fatigue et la vigilance à votre politique sécurité

Les principes de sécurité, c’est bien, mais ça ne fait pas tout : au-delà des équipements et des procédures, certains facteurs de risque sont moins visibles… et pourtant tout aussi déterminants. 

Stress, fatigue, creux de vigilance : des facteurs souvent invisibles mais bien réels

Le stress, la pression du temps, la charge mentale ou encore le manque de sommeil ont un impact direct sur la capacité de concentration des salariés. Et qui dit moins de vigilance, dit plus de risques de chute.

D’après les données de l’Assurance Maladie, 80 % des accidents du travail pourraient être liés au stress. Ce chiffre souligne à quel point les dimensions cognitives et organisationnelles doivent être prises en compte dans toute démarche de prévention.

La vigilance n’est pas constante tout au long de la journée. Elle varie selon notre rythme circadien, avec des périodes de creux (par exemple, en début d’après-midi) et de pics de performance (souvent en fin de matinée ou début de soirée). Travailler tôt le matin, en horaires décalés ou en fin de poste peut ainsi augmenter les risques de chute.

Ce que vous pouvez mettre en place en tant que manager ou responsable QHSE :

Managers, référents sécurité, Responsables QHSE : vous avez la capacité d’agir concrètement sur ces facteurs :

  • Limiter les urgences de dernière minute et les plannings trop serrés ;
  • Aménager les horaires de travail pour éviter les périodes à risque (notamment pour les postes en rotation ou les horaires atypiques) ;
  • Encourager les micro-pauses pour maintenir l’attention au bon niveau ;
  • Intégrer des routines simples comme le “5 à 11” : 5 minutes à 11h pour ranger l’espace de travail, bouger un peu, relâcher la pression, etc.
  • Proposer des sensibilisations sur le sommeil, des formations pour mieux gérer son stress ou encore un atelier pour maintenir sa concentration tout au long de la journée de travail.

💡 Astuce : Intégrer un module sur la gestion de la vigilance et de la fatigue dans vos formations sécurité permet de sensibiliser efficacement vos équipes, en particulier si elles travaillent de nuit ou en horaires atypiques.

Créez des réflexes sécurité simples et actionnables

Au-delà de l’organisation du travail, c’est au quotidien que la prévention prend tout son sens. Des gestes simples, répétés, peuvent faire une réelle différence sur le terrain.

Instaurez des routines sécurité efficaces

Les risques de chute, qu’ils soient de plain-pied ou de hauteur, peuvent être fortement réduits en intégrant quelques bonnes pratiques dans le quotidien de vos équipes :

  • Vérifier l’état des sols à la prise de poste (présence d’eau, de câbles, d’objets encombrants) ;
  • Dégager les zones de circulation, y compris les accès aux escaliers, aux engins ou aux plateformes ;
  • S’assurer de l’éclairage suffisant, notamment en hiver ou sur les sites industriels ;
  • Vérifier la signalétique temporaire (zones glissantes, interventions en hauteur, etc.).

Proprioception et éveil musculaire : mettez l’échauffement au service de la sécurité

La pratique de l’éveil musculaire est encore peu répandue dans les entreprises. Pourtant, elle constitue un excellent moyen de prévenir les chutes, notamment chez les salariés exposés physiquement. Quelques minutes d’exercices ciblés permettent de :

  • Réveiller le corps et l’esprit
  • Renforcer la stabilité et la coordination motrice,
  • Améliorer la concentration dès le début de journée,
  • Réduire les tensions physiques et le risque de TMS.

Intégrer des exercices simples (squats, petits sauts, équilibre sur un pied…) peut contribuer à développer les capacités de proprioception des salariés et réduire les risques de déséquilibre, notamment sur les sols irréguliers ou en extérieur.

Favorisez la sécurité grâce à la pratique régulière

Les formations les plus efficaces sont celles qui sont concrètes et engageantes. Pour ancrer les bons réflexes sécurité de manière ludique, vous pouvez propose :

  • Des ateliers pratiques sur le terrain,
  • Des jeux de simulation (type “chasse aux risques”),
  • Des démonstrations d’utilisation des EPI (harnais, chaussures antidérapantes, etc.),
  • Des quiz sécurité réguliers, pour maintenir l’attention sur la durée.

💡 A savoir : Les formations Goalmap s’appuient sur des mises en situation, des exercices pratiques et l’analyse de cas concrets. L’objectif : rendre la prévention vivante, ancrée dans le quotidien, et immédiatement actionnable.

Incarnez la culture sécurité : le rôle clé du manager et de la direction

Connaître les bonnes pratiques de sécurité n’est qu’un début. Pour qu’elles soient connues et appliquées par tous sur le long terme, le rôle du manager est essentiel pour donner du sens à la démarche et engager durablement vos équipes dans votre culture de prévention.

Montrez l’exemple au quotidien

Les salariés observent et reproduisent ce qu’ils voient. Si un manager porte systématiquement ses EPI, respecte les consignes de circulation et prend le temps de signaler un danger, il envoie un message clair : la sécurité est une priorité.

À l’inverse, un comportement négligent ou incohérent peut décrédibiliser toute la démarche, même si elle est bien structurée sur le papier. La cohérence entre le discours et les actes est donc déterminante pour créer une culture de prévention solide.

Valorisez les bons comportements

La prévention ne doit pas être seulement synonyme de contrainte ou de sanction. Il est essentiel de valoriser les bonnes pratiques : un salarié qui range un câble traînant, qui signale une anomalie ou qui fait preuve de vigilance mérite d’être reconnu.

Quelques leviers simples :

  • Remontez les bons réflexes en réunion d’équipe,
  • Affichez les “bons gestes du mois”,
  • Mettez en place un système de feedback positif sur les comportements de sécurité.

Faites vivre la prévention dans les temps collectifs

Le rôle du manager, c’est aussi de créer des temps dédiés à la sécurité. Ce peut être fait grâce à des :

  • Briefings sécurité réguliers (même courts),
  • Réunions QHSE intégrant les retours terrain,
  • Formations spécifiques pour les nouveaux arrivants ou les intérimaires.
  • Temps forts QVCT dédiés à la sécurité (journée sécurité / safety day)

💡 À noter : La Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail est une occasion idéale pour ancrer une culture sécurité forte dans votre entreprise. Organiser un Safety Day lors de cette journée offre un moment parfait pour faire passer un cap à votre démarche de prévention. Chez Goalmap, nous vous accompagnons dans la conception et l’animation de ce temps forts pour qu’il soit impactant, mobilisateur, et surtout, adapté à vos enjeux spécifiques.

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Conclusion

Prévenir les chutes au travail (de plain-pied et de hauteur), ce n’est pas simplement répondre à une obligation réglementaire : c’est un enjeu de sécurité, de performance et d’engagement durable pour votre entreprise.

En activant les 5 leviers présentés dans cet article, vous donnez à vos équipes les moyens de travailler dans un environnement plus sûr, plus serein, et plus efficace, tout en faisant de la prévention une véritable culture partagée.

Besoin de soutien pour structurer votre plan d’action ou organiser une formation ? Chez Goalmap, nous vous accompagnons à chaque étape de votre démarche, en adaptant nos solutions à vos contraintes et besoins. Contactez-nous dès aujourd’hui pour faire de la sécurité un véritable levier de qualité de vie au travail et de performance collective dans votre organisation !

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