En 2025, la santé mentale au travail devient un véritable enjeu national et stratégique. En désignant la santé mentale comme Grande Cause Nationale pour 2025, le gouvernement français met en lumière un problème de société qui concerne des millions de salariés et managers. Si cette reconnaissance marque une avancée majeure, elle s’accompagne également d’une responsabilité accrue pour les entreprises, notamment en matière de prévention des risques psychosociaux (RPS) et de gestion du stress.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, près de la moitié (44 %) des salariés français se disaient en état de détresse psychologique (Baromètre Empreinte Humaine – OpinionWay), et les arrêts maladie pour cause de burnout ou de stress chronique explosent chaque année. Au-delà de ces statistiques alarmantes, les impacts humains – perte de motivation, épuisement émotionnel, conflits – et les conséquences organisationnelles – baisse de productivité, turnover, désengagement – sont immenses.

En surfant sur la dynamique de la Grande Cause Nationale 2025 dédiée à la santé mentale, votre entreprise peut transformer cet enjeu de santé en réelle opportunité : celle d’améliorer le bien-être au travail de vos équipes, de renforcer l’attractivité de votre entreprise et de devenir des acteurs exemplaires du changement. Comment ? Nous faisons le point dans cet article !

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Santé mentale et RPS : comprendre les enjeux de la Grande Cause Nationale 2025

Qu’est-ce que la santé mentale au travail ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé mentale est définie comme un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ». Cette définition met en lumière l’importance de la capacité à s’adapter et à faire preuve de résilience face aux défis professionnels​.

Dans le monde du travail, la santé mentale des salariés est un facteur déterminant de performance et d’engagement. Cependant, de nombreux collaborateurs peinent à maintenir cet équilibre en raison de stress chronique, d’une surcharge de travail ou encore de conflits interpersonnels. Ces problématiques, connues sous le nom de risques psychosociaux (RPS), représentent une menace directe pour le bien-être des salariés et la productivité des organisations.

Les risques psychosociaux (RPS) en entreprise

Les RPS désignent des situations de travail où des contraintes organisationnelles, relationnelles ou environnementales affectent la santé mentale des collaborateurs. Cela peut être par exemple lié à :

  • Un déséquilibre entre les exigences professionnelles et les ressources disponibles, qui contribue à la fatigue et au désengagement et favorise l’apparition de pathologies physiques comme les troubles musculosquelettiques ou les troubles du sommeil.
  • Des conflits interpersonnels en milieu professionnel (conflits internes, violences externes de clients ou usagers) créent un climat de tension qui amplifie les symptômes de détresse psychologique, notamment chez les collaborateurs déjà fragiles. Ces conflits non résolus constituent un terreau fertile pour l’épuisement émotionnel​.
  • Du stress chronique, favorisé par ces 2 leviers et qui, lorsqu’il est prolongé, peut entraîner des troubles de santé mentale importants comme l’anxiété, le burn-out, voire la dépression. 

La santé mentale au travail : un problème sous-estimé malgré des chiffres inquiétants

Bien que les impacts des RPS soient largement documentés, leur prévention reste insuffisante dans de nombreuses entreprises. Une des raisons principales est l’incapacité à détecter précocement les signaux faibles. Par exemple, les premières étapes du burnout – comme l’irritabilité, la fatigue ou le désengagement – sont souvent ignorées jusqu’à ce qu’elles se transforment en problèmes chroniques.

Le saviez-vous ? Pour détecter au plus tôt d’éventuels risques psychosociaux dans votre entreprise, une bonne pratique consiste à réaliser un audit RPS.

Cela représente donc un réel enjeu pour les entreprises, d’autant plus que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le Baromètre annuel Empreinte Humaine – OpinionWay 2023 sur l’état psychologique des salariés français :

  • 44% des salariés français sont en situation de détresse psychologique, et 14% présentent un taux de détresse psychologique élevé. Dans le détail par population, la détresse psychologique au travail concerne :
    • 44% des managers
    • 49% des femmes
    • 55% des moins de 29 ans
  • 40% des salariés français disent se sentir épuisés au travail
  • 28% des salariés français présentent un risque de faire un burn out
  • 7 salariés sur 10 pensent que leur état psychologique ne leur permettra pas de travailler jusqu’à la retraite
  • Les salariés en situation de stress chronique sont 2 fois plus susceptibles de développer un burnout dans les deux ans.

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Grande Cause Nationale 2025 : pourquoi agir en faveur de la santé mentale au travail ?

Les conséquences sur les individus

Les troubles de santé mentale liés aux RPS touchent les collaborateurs à tous les niveaux de l’organisation, depuis les équipes opérationnelles jusqu’aux managers, souvent eux-mêmes soumis à une pression accrue. Ils affectent non seulement leur bien-être émotionnel, mais également leur santé physique et leur capacité à accomplir leurs missions professionnelles :

  • Altération des capacités cognitives : diminution de la concentration, difficulté à prendre des décisions, hausse des erreurs, etc.
  • Impacts émotionnels : manque d’entrain, hypersensibilité, humeur triste, tensions nerveuses, etc.
  • Impacts comportementaux et relationnels : isolement, manque d’empathie, agressivité, etc.
  • Répercussions motivationnelles : désengagement, dévalorisation, remise en cause professionnelle, etc.
  • Répercussions physiques : troubles du sommeil, troubles musculosquelettiques, prise ou perte de poids, etc.

Les impacts économiques pour l’entreprise

Au niveau organisationnel, les RPS entraînent :

  • Une baisse de la productivité, due à un désengagement progressif des salariés ;
  • Un turnover accru, particulièrement dans les équipes fortement sollicitées ;
  • Des coûts indirects liés aux absences prolongées et au recrutement de remplaçants ;
  • Une dégradation du climat social et de l’image de marque.

Le saviez-vous ? Un salarié en état de détresse psychologique a 2,2 fois plus de risques de quitter son poste dans l’année, ce qui engendre des coûts de recrutement et de formation pour l’entreprise​. (baromètre empreinte humaine)

Le cadre légal et éthique

En France, les employeurs ont une obligation légale de garantir la sécurité et la santé physique et mentale de leurs salariés. Selon l’article L4121-1 du Code du travail, cette responsabilité inclut donc la prévention des RPS, qui sont reconnus comme un risque majeur dans le cadre professionnel.

Mais au-delà de cette obligation légale, il existe une responsabilité morale : les entreprises ont tout à gagner à mettre en place des actions concrètes pour protéger la santé mentale de leurs collaborateurs. En créant un environnement de travail bienveillant et résilient, elles renforcent leur attractivité et fidélisent leurs talents, tout en se positionnant comme des employeurs engagés en faveur du bien-être de leurs équipes.

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Bonnes pratiques et solutions concrètes pour prévenir les RPS et protéger la santé mentale au travail

Identifier et prévenir les signaux faibles

Un aspect essentiel de la prévention consiste à repérer les signaux faibles liés au stress chronique, aux risques de burn out ou à d’autres RPS avant qu’ils ne s’aggravent. 

  • Symptômes émotionnels : peurs mal définies, irritabilité, hypersensibilité ;
  • Symptômes physiques : troubles du sommeil, fatigue persistante, troubles musculosquelettiques (TMS) ;
  • Symptômes comportementaux : isolement, agressivité, désengagement​​, épuisement professionnel.

Les managers et responsables RH doivent être formés pour reconnaître ces signes précoces et engager des discussions bienveillantes avec les collaborateurs concernés. Cela permet d’intervenir rapidement et d’éviter que les situations ne dégénèrent.

Formation Goalmap recommandée : « Burnout : détecter, accompagner et prévenir (pour les managers) » ➡️ Cette formation aide les responsables d’équipes à comprendre les facteurs de risque, à dialoguer efficacement avec les salariés en difficulté, et à instaurer des solutions adaptées au contexte de l’entreprise​.

Renforcer la résilience individuelle et collective

La résilience, qui correspond à la capacité d’une personne ou d’un groupe de personnes à rebondir face aux épreuves, est un levier puissant pour faire face aux RPS. Elle se caractérise par 6 aspects :

  • Optimisme réaliste : les personnes résilientes maintiennent une vision positive de l’avenir tout en restant réalistes quant aux défis qu’elles rencontrent. Cet optimisme réaliste permet de mieux gérer les difficultés et de rester motivé pour atteindre des objectifs ;
  • Flexibilité cognitive et émotionnelle : la capacité de changer de perspective et d’ajuster ses émotions en réponse à des situations stressantes. Les individus résilients peuvent adapter leurs stratégies et trouver des solutions créatives face aux problèmes ;
  • Compétences en résolution de problèmes : les personnes résilientes possèdent de solides compétences en résolution de problèmes, ce qui leur permet de décomposer les défis en tâches gérables et de développer des plans d’action efficaces pour les surmonter ;
  • Réseau de soutien social : les relations positives avec la famille, les amis et les collègues offrent un soutien émotionnel, des conseils et des ressources précieuses en période de crise ;
  • Régulation émotionnelle : la capacité à réguler ses émotions est une caractéristique clé de la résilience. Les individus résilients peuvent gérer leurs émotions de manière constructive, évitant les réactions impulsives et adoptant des stratégies d’apaisement ;
  • Sens de la maîtrise et de l’auto efficacité : les personnes résilientes croient en leur capacité à influencer les événements et à gérer les défis. Ce sentiment de maîtrise renforce la confiance en soi et la motivation à persévérer face aux obstacles.
illustration d'une femme assise en tailleur et levant le pouce.

La capacité individuelle (des collaborateurs eux-mêmes) et collective (des différentes équipes) d’une organisation à faire preuve de résilience a de multiples avantages :

  1. Une meilleure gestion des déceptions et des échecs : la résilience aide à surmonter les déceptions et les échecs dans divers aspects de la vie, qu’ils soient affectifs, financiers ou professionnels.
  2. Une santé psychique mieux protégée : en renforçant la résilience, les individus peuvent mieux faire face aux épreuves physiques (traumatismes, maladies) et mentales (agressions verbales, violence psychologique). Cela contribue à réduire les impacts négatifs sur la santé mentale, diminuant ainsi les risques de troubles psychologiques tels que l’anxiété et la dépression. 
  3. Une réduction des effets somatiques du stress : la résilience joue un rôle crucial dans la gestion du stress, ce qui aide à prévenir les effets somatiques associés à un stress excessif. Cela inclut la réduction des risques de maladies cardiovasculaires, des TMS, des troubles gastro-intestinaux, et d’autres problèmes de santé physique.

Vous souhaitez en savoir plus sur la notion de résilience pour améliorer la capacité de vos équipes à faire face à des situations complexes ?

Formation Goalmap recommandée : « Résilience et santé mentale au travail : se forger un mental d’acier » ➡️ Cette formation inclut des exercices pratiques pour évaluer et renforcer sa résilience, fixer des objectifs réalistes et anticiper les obstacles. Des outils comme l’échelle CD-RISC permettent une auto-évaluation détaillée de ses forces et de ses axes d’amélioration​.

Créer un environnement de travail favorable

Les entreprises doivent aménager leurs environnements de travail pour limiter les facteurs de stress et promouvoir le bien-être. Cela peut passer par des actions comme :

  • Adapter les charges de travail : éviter les sous-charges (bore-out) et les surcharges (burn-out) en équilibrant les missions et les ressources disponibles ;
  • Favoriser l’autonomie : permettre aux collaborateurs de prendre des décisions sur leurs projets renforce leur sentiment d’efficacité personnelle et réduit les frustrations ;
  • Écouter les besoins des équipes : organiser des enquêtes anonymes ou des entretiens réguliers pour détecter les sources de stress et agir dessus​​.

Intégrer la prévention des RPS dans la stratégie d’entreprise

Pour qu’une démarche de prévention soit efficace, elle doit être intégrée dans la stratégie globale de l’organisation. Cela implique de :

  • Former l’ensemble des collaborateurs : sensibiliser les salariés aux RPS et à leurs conséquences favorise une prise de conscience collective ;
  • Accompagner les managers : ces derniers sont souvent en première ligne pour gérer les tensions. Leur fournir des outils adaptés est indispensable pour leur permettre de jouer leur rôle efficacement ;
  • Mettre en place un suivi régulier : évaluer les progrès réalisés grâce à des indicateurs comme le taux d’absentéisme, les retours des salariés et les résultats des formations​​.

Conclusion

La désignation de la santé mentale au travail comme Grande Cause Nationale 2025 est un appel à l’action pour toutes les entreprises. Les troubles liés aux RPS, comme le stress chronique et le burnout, affectent profondément la santé mentale et physique des collaborateurs et nuisent à la performance globale des organisations. Pourtant, des solutions existent !

Identifier les signaux faibles, renforcer la résilience individuelle et collective, et instaurer une culture d’écoute sont autant de leviers concrets pour prévenir ces troubles. Les formations proposées par Goalmap sur ces sujets vous aident à équiper vos managers et salariés des outils nécessaires pour agir efficacement, tout en contribuant à améliorer l’attractivité et la compétitivité de votre organisation.

Investir dans la prévention des RPS, c’est faire le choix d’un environnement de travail sain, durable et performant. Contactez-nous pour devenir acteur de ce changement et mettre en place des actions concrètes, adaptées à vos enjeux spécifiques et vos contraintes métiers !

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