Travailler sur un écran d’ordinateur pendant de longues périodes peut entraîner divers troubles musculosquelettiques (TMS). Ces TMS causés par le travail sur écran peuvent affecter la santé et le bien-être des salariés.
Sommaire de l'article
Quels sont les risques du travail sur écran pour la santé ?
Le travail sur écran expose les collaborateurs à divers risques pour leur santé physique et mentale. Il est alors nécessaire d’avoir une vigilance accrue pour prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS) et d’autres problèmes. Voici une liste détaillée des risques les plus courants :
Stress visuel
La concentration prolongée sur un écran peut entraîner une fatigue oculaire. Cette usure est souvent appelée syndrome de fatigue visuelle numérique (SFVN) ou asthénopie. Les symptômes incluent la sécheresse oculaire, la vision floue, les maux de tête et la sensation de brûlure. Ces problèmes peuvent être exacerbés par une luminosité inadaptée de l’écran, un contraste incorrect, ou une mauvaise résolution. En outre, le travail sur écran pendant de longues périodes peut contribuer au développement à long terme de troubles de la vision tels que la myopie.
Tensions cervicales et dorsales
Adopter une posture incorrecte en travaillant sur un écran peut provoquer des tensions dans les muscles du cou et du dos. Les salariés qui inclinent leur tête vers l’avant ou vers le bas pour regarder l’écran peuvent subir une pression excessive sur la colonne cervicale. Cette mauvaise posture entraîne alors des douleurs cervicales et des raideurs. De même, une position assise prolongée et non ergonomique peut conduire à des douleurs lombaires et dorsales. Ces mauvaises habitudes affectent la productivité et le bien-être au travail.
Syndrome du canal carpien
Le syndrome du canal carpien est une affection courante chez les travailleurs passant de longues heures à utiliser un clavier et une souris d’ordinateur. Cette condition résulte de la compression du nerf médian au niveau du poignet. Des engourdissements, des picotements et des douleurs dans la main et le bras sont alors provoqués. Les travailleurs adoptant une mauvaise posture des poignets, comme des positions fléchies ou étendues pendant la frappe au clavier, sont particulièrement à risque de développer ce syndrome.
Sédentarité
Le travail sur écran est souvent associé à un mode de vie sédentaire. Il est caractérisé par de longues périodes passées assis devant un ordinateur. Cette inactivité prolongée peut entraîner :
- une diminution de la circulation sanguine ;
- une prise de poids ;
- une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires ;
- des problèmes de santé liés à la sédentarité.
Il est crucial de réaliser des pauses actives et des exercices réguliers pour contrer les effets néfastes de la sédentarité au travail.
La sédentarité est une situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique faible en position assise ou allongée.
Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement travail (ANSES)
Stress psychosocial
En plus des risques physiques, le travail sur écran peut engendrer du stress psychosocial. Les pressions liées aux délais serrés, à la charge de travail élevée et à la communication virtuelle constante peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale des collaborateurs. Le sentiment d’isolement, le manque d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, et la surcharge d’informations peuvent entraîner :
- du stress ;
- de l’anxiété ;
- des problèmes de santé mentale à long terme.
En comprenant mieux ces risques pour la santé associés au travail sur écran, les salariés peuvent mettre en œuvre des mesures préventives efficaces. Ces mesures garantissent le bien-être et la productivité de leurs collaborateurs. Cela comprend :
- l’ergonomie du poste de travail ;
- la promotion d’une culture de pause active ;
- la sensibilisation aux bonnes pratiques en matière de santé et de sécurité au travail.
Quels sont les facteurs contribuants aux TMS ?
Les troubles musculosquelettiques (TMS) résultent souvent d’une combinaison de facteurs liés à l’environnement de travail et aux habitudes individuelles. Comprendre et identifier ces facteurs est essentiel pour prévenir efficacement les TMS liés au travail sur écran. Voici une analyse des principaux contributeurs :
Position ergonomique au bureau
Maintenir une posture ergonomique est fondamental pour réduire les contraintes musculaires et articulaires.
Ces éléments peuvent tous contribuer aux TMS :
- Une mauvaise position assise ;
- Un angle inadéquat du cou et des épaules ;
- Un mauvais alignement des bras et des poignets.
Chaise et aménagement de poste
Une chaise de bureau inadaptée ou un bureau mal réglé peuvent compromettre la posture et le confort des salariés. Une chaise ajustable en hauteur (et située à 10-15cm du bord du bureau) avec un soutien lombaire adéquat, ainsi qu’un bureau à la bonne hauteur sont essentiels. Ils permettent de maintenir une position assise saine et ergonomique.
Hauteur de l’écran
La position de l’écran peut avoir un impact significatif sur la santé visuelle et musculosquelettique. Un écran positionné trop haut ou trop bas peut entraîner une fatigue oculaire, des tensions cervicales et des douleurs dorsales. Il est important de régler la hauteur de l’écran pour qu’il soit à la hauteur des yeux de l’utilisateur.
Disposition du clavier et de la souris
Une mauvaise disposition du clavier et de la souris peut entraîner une tension excessive dans :
- les bras ;
- les poignets ;
- les mains.
Un clavier et une souris ergonomiques, positionnés à une distance confortable et à un angle naturel, sont eux aussi importants. Ils permettent de prévenir les TMS des membres supérieurs.
Mauvaises habitudes posturales
Les habitudes posturales incorrectes, telles que :
- se pencher en avant ;
- se pencher sur le clavier ;
- croiser les jambes pendant de longues périodes, peuvent augmenter le risque de TMS.
Sensibiliser les salariés à adopter de bonnes postures et à éviter les positions prolongées et inconfortables est crucial pour prévenir les troubles musculosquelettiques.
En intégrant ces notions dans les pratiques de gestion de la santé et de la sécurité au travail, les collaborateurs peuvent créer des environnements de travail plus sûrs et plus sains. Cela permet de réduire ainsi les risques de blessures et d’absentéisme liés aux TMS.
Comment prévenir les risques de TMS liés au travail sur écran ?
Prévenir efficacement ces risques nécessite une approche proactive et globale. Cette approche intègre à la fois des ajustements ergonomiques, des pauses régulières et des initiatives de sensibilisation. Voici quelques stratégies pour réduire les risques :
Ergonomie du poste de travail
Un bon ajustement de la chaise et de la hauteur du bureau permet de :
- bénéficier d’un soutien lombaire adéquat ;
- maintenir une posture confortable et ergonomique.
Positionner l’écran et le clavier en veillant à ce qu’ils soient :
- à une distance confortable des yeux ;
- à hauteur des yeux ou légèrement en dessous.
De plus, assurez-vous que le clavier et la souris sont positionnés à une distance permettant aux bras de rester détendus et à un angle naturel.
Pause et exercices physiques
Techniques de micro-pauses : encouragez les collaborateurs à prendre des pauses courtes toutes les heures pour se lever, s’étirer et détendre les muscles. Ces pauses peuvent aider à prévenir la fatigue musculaire et à améliorer la circulation sanguine.
Proposez des exercices simples d’étirement pour soulager les tensions, tels que :
- des étirements du cou ;
- des épaules ;
- des poignets.
Sensibilisations et formations
Organisez des campagnes de sensibilisation régulières sur les risques de TMS liés au travail sur écran, ainsi que sur les bonnes pratiques ergonomiques à adopter pour prévenir le mal de dos. Utilisez des affiches, des présentations et d’autres supports en plus pour diffuser ces informations.
Animez des ateliers interactifs où les salariés peuvent apprendre des techniques d’ergonomie, partager leurs expériences et poser des questions. Ces séances peuvent renforcer la compréhension des salariés et les motiver à adopter de meilleures pratiques au travail et lutter efficacement contre la sédentarité. Ces ateliers peuvent par exemple être en lien avec la réduction de la fatigue visuelle grâce au yoga des yeux.
En mettant en œuvre ces mesures préventives, les collaborateurs peuvent réduire de manière significative les risques de TMS associés au travail sur écran. Ils améliorent ainsi leur santé, leur bien-être et leur productivité. Il est également important de maintenir une culture organisationnelle qui valorise la santé et la sécurité au travail. Les salariés sont alors encouragés à signaler tout problème ergonomique et à participer activement à la promotion du bien-être au sein de l’entreprise.
Quelles sont les réglementations et normes du travail sur écran ?
Pour assurer la sécurité et le bien-être des travailleurs utilisant des écrans, plusieurs réglementations et normes ont été mises en place. Voici un aperçu des principaux cadres réglementaires et normatifs :
Réglementations
- Applicabilité des dispositions aux travailleurs utilisant des écrans : conformément aux articles R. 4542-1 à R. 4542-19 du Code du Travail, les directives s’appliquent aux travailleurs utilisant régulièrement des équipements dotés d’écrans pendant une part significative de leur temps de travail. Des exceptions sont prévues pour certains postes spécifiques.
- Interruptions périodiques du travail sur écran : l’employeur est tenu d’organiser le travail de manière à ce que le temps passé sur écran soit périodiquement interrompu par des pauses ou des changements d’activité, afin de réduire la fatigue et les risques de TMS.
- Information et formation des travailleurs : les employeurs doivent fournir des informations et une formation adéquates sur l’utilisation des écrans et des équipements de travail digitaux. Cette formation doit être dispensée avant la première affectation à un tel poste et à chaque modification substantielle de l’organisation du travail.
- Suivi individuel de l’état de santé des travailleurs : avant d’assigner un travailleur à des tâches impliquant l’utilisation d’écrans, un examen de la vue approprié est requis. De plus, un suivi médical périodique peut être pertinent, y compris pour des examens ophtalmologiques si nécessaire.
Normes
- Norme internationale ISO 9241 : cette norme établit des exigences ergonomiques spécifiques pour le travail de bureau utilisant des terminaux à écrans de visualisation. Elle fournit des lignes directrices sur divers aspects tels que l’affichage, l’environnement de travail, les dispositifs d’entrée et l’ergonomie du logiciel.
- Norme française NF X 35-102 : cette norme se concentre sur la conception ergonomique des espaces de travail en bureaux. Elle propose un cadre méthodologique et des valeurs de référence pour la conception et l’implantation de postes de travail, visant à garantir des conditions de travail optimales du point de vue ergonomique.
- Norme NF S31-199 : cette norme établit des critères et des mesures spécifiques aux performances acoustiques des espaces ouverts de bureau. En se concentrant sur les aspects sonores, elle vise à assurer un environnement adapté pour les travailleurs, contribuant ainsi à leur confort et à leur bien-être au travail.
En respectant ces réglementations et en suivant les normes recommandées, les entreprises peuvent créer des environnements de travail sûrs, confortables et conformes aux exigences légales. Cela favorise non seulement la santé et le bien-être des collaborateurs, mais également leur productivité et leur satisfaction au travail.
Conclusion
Pour prévenir les risques de santé associés au travail sur écran, il est crucial de mettre en place des bonnes pratiques ergonomiques au bureau, des pauses régulières et des programmes de sensibilisation. Les réglementations et normes, telles que celles énoncées dans le Code du Travail et les standards internationaux, fournissent des directives importantes pour assurer un environnement de travail sûr et sain. En intégrant ces mesures de manière proactive, les entreprises peuvent améliorer la santé, le bien-être et la productivité de leurs salariés, tout en réduisant les risques de blessures et de maladies liées au travail sur écran