De la QVT à la QVCT, qu'est-ce qui change concrètement ?

Le 31 mars 2022, dans le cadre de l’Accord National Interprofessionnel sur la santé au travail du 9 décembre 2020, la Qualité de Vie au Travail (QVT) est devenue la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT). Pourquoi un tel changement ?

Nous vous expliquons tout ce qu’il y a à savoir sur ce nouvel acronyme : quelles différences avec la QVT ? Qu’est-ce que cela change concrètement ? Comment lancer une démarche QVCT ?

Sommaire de l'article

QVT, QVCT : de quoi parle-t-on ?

Qu’est-ce que la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Vie de Travail) ?

Selon l’ANACT, la QVCT désigne une démarche collective menée par une organisation afin de répondre aux finalités suivantes :

Une ambition conjointe : améliorer le travail afin de veiller à la santé et au bien-être des salariés, tout en contribuant à la performance globale de l’entreprise ;
Un périmètre d’action : six thématiques à traiter progressivement (relations au travail, contenu du travail, santé au travail, compétences et parcours professionnels, égalité professionnelle, management participatif et engagement) ;
Une méthode pour amorcer une démarche QVCT adaptée à la structure.

La QVCT a été promue par les partenaires sociaux dans l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 9 décembre 2020. Cet accord complète l’ANI du 19 juin 2013 sur la qualité de vie au travail.

Quelles sont les différences entre la QVT et la QVCT

Ce nouvel acronyme (QVCT) vise à souligner l’importance de la considération de la prévention primaire dans l’approche de la qualité de vie au travail. Il réaffirme que la qualité de vie au travail :

“vise d’abord le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles ouvrent ou non de ‘faire du bon travail’ dans une bonne ambiance, dans le cadre de son organisation”, comme cela avait été prévu par l’ANI QVT de 2013.

La QVCT permet donc de poser un regard plus large sur le travail et les conditions de réalisation. Elle participe ainsi à la qualité du travail et à la prévention primaire.

De la QVT à la QVCT : qu’est-ce que cela change concrètement ?

Ce changement d’acronyme n’est pas anodin. Cela s’explique par une volonté affirmée d’insister sur les conditions de travail. Ce terme semblait en effet s’être progressivement effacé au profit de la seule qualité de vie au travail. Si l’ambiance est bonne au sein d’une entreprise, participant à la qualité de vie au travail, les conditions de travail peuvent ne pas l’être tout autant.

Ainsi, ce changement vise à mettre l’accent sur les conditions et l’environnement dans lesquels les collaborateurs exercent leur travail. On évite ainsi les actions ponctuelles et superficielles (les cours de yoga, le baby-foot, les cours de cuisine collectifs et j’en passe) qui cachaient la véritable vocation de la QVT.

En se focalisant sur la Qualité de Vie et des Conditions de travail, on se concentre sur des sujets primordiaux qui ont un réel impact sur les conditions des salariés tels que :

Les pratiques managériales ;
Les trajectoires professionnelles ;
La charge de travail ;
La reconnaissance au travail ;
La conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle ;
L’égalité des chances.

Faut-il employer QVT ou QVCT ?

Le terme de QVCT n’est pas encore entré dans le langage courant de toutes les entreprises. Pendant plusieurs années, la QVT était sur toutes les bouches des DRH et référents en santé et sécurité au travail. Ce changement est encore très récent (2022). Il n’est ainsi pas incorrect d’employer encore le terme de QVT, mais il convient de s’approprier et d’employer petit à petit le terme de QVCT afin de respecter la changement initié par les partenaires sociaux.

Dire QVCT au lieu de QVT, ce n’est qu’une question d’habitude finalement !

Les éléments qui contribuent à une bonne qualité de vie et des conditions de travail

La notion de QV(C)T présente de multiples dimensions : les conditions de travail, l’environnement et les relations de travail, la conciliation des temps de vie privée et professionnelle, les conditions d’accès à la mobilité, la reconnaissance du travail, le climat social, l’égalité professionnelle, etc.

“Autant de registres sur lesquels l’entreprise, pour ce qui la concerne, peut instaurer de bonnes conditions de travail, un climat de confiance, un environnement et une atmosphère propices à l’échange, au partage et au bien-être au sein de l’entreprise.” (Source : ANI du 9 décembre 2020)

Les conditions de travail : horaires, environnement, équipement

Des horaires flexibles (lorsque cela est possible), un environnement de travail agréable et sûr, ainsi que du matériel et des équipements adéquats sont des éléments clés pour améliorer la qualité de vie et des conditions de travail des salariés.

Tout d’abord, les horaires flexibles sont de plus en plus demandés par les employés. Cela peut inclure des horaires de travail compressés, des heures supplémentaires payées ou des jours de travail à temps partiel. Les employeurs peuvent également offrir des options de travail à distance pour les employés qui ont besoin de plus de flexibilité.

Ensuite, les employeurs doivent offrir un environnement de travail sûr, propre et confortable pour leurs employés. Cela peut inclure la mise en place de systèmes de climatisation pour réguler la température, la mise en place de bureaux ergonomiques pour éviter les douleurs musculaires et articulaires, ainsi que l’amélioration de l’éclairage pour prévenir la fatigue oculaire.

Enfin, les employeurs doivent fournir un équipement adéquat pour chaque salarié, en fonction du travail effectué. Les employeurs peuvent également fournir des formations sur l’utilisation de ces équipements pour aider les employés à travailler plus efficacement.

La santé et la sécurité au travail

Les salariés doivent se sentir en sécurité sur leur lieu de travail. Selon l’article L4121-1 du Code du Travail, l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés.

Il a donc l’obligation de veiller à la santé et la sécurité de ses travailleurs, ce au travers de moyens adaptés à l’activité exercée, d’un document unique d’évaluation des risques, d’actions de prévention, d’informations mais aussi de formations.

Les relations interpersonnelles : collaboration, communication, reconnaissance

Des relations positives entre les salariés, ainsi qu’avec les employeurs, peuvent améliorer l’engagement et la satisfaction des employés. Une communication efficace, la collaboration et la reconnaissance sont des pratiques essentielles pour encourager des relations interpersonnelles positives.

Lancer une démarche de QVCT : comment faire ?

Selon l’expérience de l’ANACT, afin d’obtenir des résultats clés, il faut mettre en œuvre une démarche de QVCT en quatre étapes :

Concevoir la démarche collectivement

Cela signifie qu’il faut :

Impliquer tous les acteurs dans la démarche (représentants de l’employeur et du personnel) ;
Définir le cadre et le processus ;
Analyser les enjeux ;
Partager les finalités de la démarche et les modalités de mise en œuvre.

Poser le diagnostic

Il faut ensuite mener un état des lieux afin d’identifier les situations prioritaires à améliorer et les solutions d’amélioration à mettre en œuvre.

Cela peut se faire au travers d’une analyse du travail, d’enquêtes et/ou d’une analyse des risques inscrits dans le DUERP (Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels).

Expérimenter les nouvelles façons de travailler

Les objectifs QVCT doivent être inscrits dans le fonctionnement de l’entreprise. On pourra par la suite concevoir, tester et ajuster ces actions avant de les évaluer et de les déployer si elles sont jugées utiles.

Cela passe par des espaces de discussion, des actions de formation ou de sensibilisation par exemple.